Le Végétarisme: Un peu d’histoire…

les-legumes-a-l-honneur

Le végétarisme est un sujet qui m’a toujours intéressée et j’en ai fait le sujet de mon mémoire de 2e année au cours de mon Diplôme Universitaire Nutrition Diététique et Santé que j’ai obtenu à la faculté de pharmacie à Marseille.

Je ne suis pas végétarienne mais ce n’est pas l’envie qui m’en manque! Je ne suis pas encore capable de refuser un plat contenant de la viande ou du poisson quand je suis invitée chez des amis par peur d’imposer mon choix alimentaire à mes hôtes, mais je me fais un plaisir de cuisiner végétarien ou végétalien lorsque je reçois chez moi!

Les raisons qui conduisent à devenir végétarien sont multiples et d’ordre très divers et je dois avouer que je me retrouve un peu dans chacune d’entre elles.

Pour un certain nombre de gens, le végétarisme est une attitude de rejet de la société de consommation. Pour d’autres, c’est une manière de montrer leur solidarité avec les gens du Tiers Monde. Certains s’adonnent au végétarisme par solidarité affective et d’autres  par solidarité économique : sachant la quantité de vivre qu’il faut pour nourrir une vache, ils veulent faciliter la solution du problème de la faim en mettant plus d’aliments à la disposition de chaque homme. Devenir végétarien peut aussi révéler une attitude philosophique : les plantes se développent grâce à l’énergie solaire et c’est en mangeant ces plantes que les animaux et les hommes se développent. Les carnivores consomment donc l’énergie solaire uniquement à travers un hôte intermédiaire : le bétail. C’est pour consommer plus directement cette énergie que certaines personnes optent pour le végétarisme.

Un certain nombre de gens deviennent végétarien pour des raisons d’ordre sanitaire : la pléthore tue de plus en plus et celle-ci résulte en grande partie de notre alimentation trop carnée. Alors, par soucis pour leur propre santé, certaines personnes écartent la viande de leur menu. D’autres enfin ont surtout pour mobile la commisération vis-à-vis des animaux que l’on massacre pour le bon plaisir de l’homme. Cet holocauste a pris des dimensions extraordinaires depuis que « l’agro business » s’en est mêlé, activant la production de viandes dans des « usines » où jamais les bêtes ne voient le jour et où leur croissance est hâtée à coups de produits chimiques et d’hormones.

Cet article a pour but d’éclairer les personnes novices intéressées par ce régime alimentaire qui aimeraient en apprendre un peu plus sur son histoire.

Un peu d’histoire…

Si l’on compare les caractéristiques physiologiques et anatomiques des espèces carnivores et herbivores du royaume animal à celles de l’homme, on peut en déduire que l’homme est omnivore par nature. Autrefois, la chasse étant difficile et dangereuse, les produits animaux étaient consommés de manière sporadique, excepté pendant la courte période de l’ère Paléolithique. La cueillette de plantes et de fruits était privilégiée. Cependant, il est fort probable que la consommation de petits animaux peu mobiles et peu rapides, d’œufs, de poissons, de moelle osseuse et de charogne ait joué un rôle dans le développement du cerveau humain. Mais avec le développement de l’agriculture, le régime alimentaire de l’homme s’est  de plus en plus concentré sur le végétal.

Les données sur les premières phases de l’alimentation végétarienne sont fragmentées et ne sont pas toujours cohérentes, mais les premières cultures de l’homme étaient essentiellement végétales : blé, orge, soja, sorgho, maïs, riz, lentilles, pois chiches, amarante, pomme de terre et quinoa.

De nombreuses religions imposent des règles sur la façon de se nourrir et sur le traitement des animaux, allant même jusqu’à considérer l’animal à statut égal avec celui de l’homme.

Les plus anciens documents traitant du végétarisme en Europe datent du VIe siècle avant Jésus Christ et ont été rédigés par des adeptes de l’Orphisme. Ce groupe religieux banni le sacrifice des animaux et refusait toute consommation de viande ou de produits issus de l’animal. A cette même époque, le philosophe et mathématicien grec Pythagore développe la notion de réincarnation qui conduit à l’exclusion de la consommation de viande. Il est considéré comme le père du végétarisme éthique et son nom est à l’origine du terme « Le mode de vie Pythagoricien » adopté par d’importants philosophes et écrivains, ce qui a influencé la nutrition en Europe jusqu’au XIXe siècle. La plupart des raisons qui poussent à la pratique du végétarisme ont peu évolué au cours des 2.5 millénaires passés. Les grecs anciens croyaient en la communication entre l’homme et l’animal, se sentaient légalement responsable d’eux, et les tuer était alors considéré comme injuste et mal. Ils pensaient aussi que les animaux bien soignés enseignaient aux hommes une forme d’humanitarisme et ils croyaient en la réincarnation. Ils constataient également que la viande était nuisible à la santé, et influençait leur esprit alors que les végétaux purifiaient leur âme et conduisaient à une harmonie avec les Dieux. Enfin, ils estimaient que sans viande, il y avait assez de nourriture pour tous.

Il n’y a pas  d’enregistrement concernant la nutrition végétarienne en Europe après la période Grecque antique et Rome antique (VIe siècle après Jésus Christ). A la Renaissance, Leonard de Vinci pratiquait le végétarisme. Il était convaincu que « le jour viendra où les personnes comme moi regarderont le meurtre des animaux comme ils regardent aujourd’hui le meurtre des êtres humains ».

Au siècle des Lumières, des personnalités telles que Tyron, Rousseau, Voltaire et Wesley pratiquaient le végétarisme. Le nombre de végétarien à cette époque reste inconnu mais il était probablement faible. Les personnes se nourrissant principalement de végétaux le faisaient probablement pour des raisons financières.

En 1847, la première société végétarienne voit le jour en Angleterre. La Société Américaine Végétarienne fut fondée en 1850 et la Société Allemande Végétarienne en 1867, suivies par d’autres communautés dans de nombreux pays. L’Union Végétarienne Internationale se développa en 1908 à Dresde, la première Societé Vegan à Leicester en 1944 et la Société Européenne Végétarienne fut établie à Bruxelles en 1985.

Le développement de ces communautés a été favorisé par des représentants tels que Sylvester Graham (United States, 1784-1851) à l’origine du pain Graham, fait à partir de farine complète ; John Harvey Kellogg (United States, 1853-1943), physicien américain à l’origine de la céréale et du brevet de fabrication du beurre de cacahuète ; Maximilian Bircher-Benner (1867-1939) physicien suisse inventeur du muesli et chercheur en phytothérapie.

George Bernard Shaw (1856-1950), dramaturge irlandais déclara : « Les animaux sont mes amis, je ne mange pas mes amis ». L’homme d’état Mohandas Mahatma Gandhi (1869-1948) a dit : « Il y a assez de tout dans le monde pour satisfaire les besoins de l’homme, mais pas assez pour assouvir son avidité ».

Albert Einstein (1875-1955), physicien américano-allemand croyait que « Rien n’augmentera plus nos chances de survie sur cette Terre que l’évolution vers une alimentation végétarienne ».

Albert Schweitzer (1875-1965), physicien allemand a dit : « Nous devons renoncer à la consommation de viande et se soulever contre cela ».

Dans les dernières décennies du 20e siècle, la nutrition végétarienne devient le sujet d’enquêtes scientifiques formelles. Les tentatives d’identifier les effets bénéfiques pour l’homme ont été induites par une étude réalisée sur des populations en Afrique, Asie et Europe. Il a été constaté que ces populations avaient en moyenne, de faibles taux de maladies liées au régime alimentaire et une espérance de vie plus élevée. Or, ces populations avaient une alimentation basée sur les végétaux, suggérant alors que ce type d’alimentation aurait des effets bénéfiques sur la santé…

Le végétarisme est un sujet qui sera souvent traité sur ce blog…la suite au prochain épisode!

2 commentaires »

Laisser un commentaire